Taper l’incruste au Canal Comedy Club. Enfin presque ! (Partie 1)
Il y a une semaine, on vous avait parlé de l’arrivée du Canal Comedy Club au Burundi. Les sélections ont été faites à Bujumbura et à Gitega et 20 candidats ont été retenus dont 16 de Bujumbura et 4 de Gitega. J’ai décidé de me rendre à l’Institut Français Burundi (IFB), pour voir de mes propres yeux l’avancement des ateliers.
Une question me taraudait l’esprit dès mon arrivée, j’ai décidé de la poser à un des formés. Comment se passent les formations d’humour ? Comment apprenez-vous à faire rire les gens ?
Il me répondit comme on répond à un ignorant : « viens et tu verras».
Je me dirigeai donc dans une des salles où se passent les formations (la salle de spectacle de l’IFB). Dès mon entrée, je vois plusieurs humoristes burundais que je connais, éparpillés dans la salle, avec sur leurs cuisses des bouts de papiers ou des carnets. D’autres avaient des post-its, comme s’ils essayaient de rassembler leurs idées. Je m’approche de l’un d’eux et je lui demande : « pourquoi tous ses sticky notes ? » Il me répond : « c’est comme ça que je procède pour écrire mes blagues ».
Valery NDONGO en pleine formation ©Akeza.net
Perplexe, j’attendis avec eux, le formateur. En attendant, J’ai aperçu qu’ils avaient droit à un café, un thé ou de l’eau. Je décidai de me servir un café. 2min après, je sirotais un café et j’attendais un homme que j’avais seulement vu sur des vidéos. Je m’attendais à tout, qu’il me chasse de la salle par exemple, sous prétexte que je ne devais pas être là. Bon bref, il n’en était rien, dès son arrivée, il somma tout le monde à se mettre au travail et à commencer les échauffements. Plus vite il était arrivé, plus vite le premier s’était lancé sur scène.
On ne spoile pas !!!
Les humoristes s’enchainaient sur scène, et moi, maladroit que je suis, je riais à toutes les blagues. Après un bout de temps à rire seul, je me tourne vers les autres, et tout le monde était concentré. Après, on a applaudi et tout le monde a trouvé des erreurs dans le sketch et des suggestions ont été proposés au concerné. Pourtant, moi je trouvais les sketchs très bien, et j’ai compris. Le résultat voulu n’était pas encore atteint, il devait donc recorriger et revenir sur scène, et refaire.
Après avoir fini mon deuxième café (car oui, je me suis resservi), je me suis rappelé qu’il y avait un deuxième groupe qui travaillait avec Michael Sengazi et j’y suis allé.
Je les ai trouvé dans une autre (plus éclairé) et je me suis mis derrière tout le monde. Michael Sengazi était en train de corriger un des humoristes sur sa façon d’aborder son sujet et le ton utilisé. Après un bout de temps, je me suis rendu compte que je ne reconnaissais aucun visage parmi les humoristes comme pour la première salle. Je m’approchai donc de Michael, et je lui demandai si les humoristes étaient repartis selon leurs expériences. Il me répondit : « On essaie de les mettre tous à niveau ou avoir les mêmes bases. Ensuite certains ont plus d’expérience que d’autres donc c’est normal mais on leur donne les mêmes outils à tous. Les deux groupes passent dans les mains des deux accompagnateurs ; donc ils auront le même traitement puis seront rassemblé en un groupe après pour jouer ensemble. La subdivision est pour rendre la rétention des informations faciles et la gestion du groupe large plus efficace », m’a-t-il confié.
Ah sacré, Mika. On pourrait se tromper sur lui en pensant qu’il est drôle seulement sur scène mais d’après l’avis de ceux qu’il forme, il est HILARANT !!
Valéry NDONGO, Un avenir radieux se présente pour les burundais
Après les séances de formation, en allant me poser dans le patio, je vis Valery NDONGO, (vous savez, le formateur de la première salle) et je décidai de taper la conversation.
Moi : comment se passe la formation ?
Valéry : la formation se passe de façon standard, on travaille sur le matériau et les idées que les comédiens proposent avec lesquels on va travailler. Tout ça dans le but de faire plaisir au public.
Moi : Comment vous voyez les humoristes burundais ?
Valéry : Depuis qu’on a commencé à travailler, ils évoluent plutôt bien. Je pense que le fait qu’ils savent qu’il y a une visibilité à la clé, notamment la diffusion sur Canal+, est une motivation suffisante. Ce n’est pas facile mais ils bossent dur! Le résultat sera satisfaisant.
Moi: A quels résultats vous vous attendez?
Valéry : Après les formations, on attend qu’ils continuent à bosser, et qu’ils donnent le meilleur d’eux même au spectacle. Ensuite, il y a plusieurs opportunités comme le parlement du rire, le Marrakech du rire, mon premier Montreux et d’autres. Mais tout cela est conditionné par le résultat de ce premier projet.
Encore quelques jours pour assister à ce spectacle, et à ses résultats, à mon avis, sont ceux à quoi carburent les rêves de certains des humoristes dans la formation. Sinon, moi je vous dis, see you for the second Part !!(Pour ceux qui ne sont pas fans de l’anglais, rendez-vous, pour la deuxième partie !!).