Tanganyika : La ville de Kalemie face à la loi de l’offre et de la demande dans le domaine de l’agroalimentaire.

Depuis plus d’une semaine, la ville de Kalemie est devenue un milieu de repli des milliers des personnes déplacées de guerre fuyant les atrocités entre les forces militaires gouvernementales et les rebelles de l’AFC/M23 appuyés par les forces armées du Rwanda dans les provinces du Nord et du Sud Kivu.
Ce mouvement plonge la ville dans la surpopulation impactant négativement la sécurité alimentaire du milieu qui, d’ailleurs était déjà insatisfaisante.
Depuis une décennie, la ville de Kalemie se ravitaille en produits de première nécessité en provenance de la Tanzanie et légèrement en provenance de Moba .
La situation sécuritaire ne rassurant pas les opérateurs économiques, les produits deviennent très rares sur le marché et de surcroît trop chères comme dit-on toujours “ce qui est rare est chère”.
L’on peut constater à ce jour une hausse des prix des céréales comme le maïs, le riz, le haricot….. Produits importés à 80% de la Tanzanie.
Pendant ce temps, le territoire de Moba est en dehors de sa saison de récolte et la consommation actuelle est tributaire de la récolte de la saison passée.
A ce jour, un sac de 25kg de la farine de maïs (semoule) qui se vendait à 48.000 fc galope à 55.000 voire 60.000fc, un bassin de maïs bascule de 45.000 à 65.000 voire 70.000 FC alors qu’un seau de riz qui se vendait à 28.000fc nage actuellement entre 33 et 35.000 Franc congolais.
Cette hausse ne pas seulement due au manque de production locale ou de fourniture par les zones d’appui notamment la Tanzanie et le territoire de Moba mais c’est également à la suite d’une croissance exponentielle de la démographie locale.
Dans l’espace du 01 au 20 février, la ville a accueilli en termes de déplacés internes, plus de 20.000 personnes appelées à consommer dans le même panier, à se ravitailler sur le même marché et à consommer le même repas sans une production supplémentaire, ce qui rend rares et chères plusieurs denrées alimentaires.
Notre rédaction s’inquiète qu’en cas de rapprochement de la crise qui vient de la partie orientale du pays et s’il arrivait que la Tanzanie ferme ses frontières maritimes, la population ne mourra ni des bombes ni des balles mais de la famine.
Mathias MAKOLOVERA