Après la circulation d’une vidéo-scandale qui a érodé la sensibilité de certaines opinions, l’IGF est revenu très rapidement à la charge de l’affaire en reprochant au Ministre national de l’EPST, Tony MWABA, d’avoir “surmédiatisé” le dossier, acte qui dénote, selon l’IGF, une certaine agitation de la part du Ministre sortant qui aurait quelque chose à se reprocher.
31 janvier, dernier jour du premier mois de l’année, l’actualité a été défrayée par un insolite qui ne semblait pas en être un, en réalité.
Dans cette vidéo, Tony MWABA accuse, devant lui, les inspecteurs indéfendus de l’IGF d’avoir “arraché” les pièces et autres effets des mains d’un comptable, et d’avoir débarqué sans se faire annoncer au préalable auprès de son cabinet. Le Ministre visiblement dérangé par cet acte a promis illico de porter l’affaire devant la justice pour mettre ces inspecteurs devant leurs responsabilités.
Ces inspecteurs de l’IGF, pour remplir leur part du ping-pong, expliquent avoir été en patrouille et qu’ils n’avaient aucune formalité protocolaire à remplir pour mener leur mission.
Ils se sont dits surpris par ailleurs par l’attitude d’un refus inouï de collaboration de la part d’un comptable au Ministère de l’Enseignement primaire, secondaire et technique (EPST).
Le conseiller en communication de l’IGF, Dieunit KANYINDA dément quant à lui les allégations selon lesquelles ces inspecteurs – l’inspecteur général Kapuku Tshipepele et les inspecteurs Nlenda Ndingi et Itumba Mukangu – auraient ravi de l’argent au comptable de la DINACOPE, et rappelle dans l’évidence que nul n’est censé ignorer les agents de l’IGF.
Pour la Ligue congolaise contre la corruption, le contrôle-caisse est tout à fait légal. “Quand on va contrôler un présumé voleur, on n’avertit pas” a lancé le président de l’ODEP. “Ces inspecteurs sont venus dans un service, pas au cabinet du ministre de l’EPST” renchérit-il. Pour Florimond Muteba, Tony Mwaba “a voulu faire diversion, mais ça va lui coûter cher pour avoir humilié les inspecteurs comme des vulgaires intrus, des marginaux resquilleurs!”
Certains observateurs pensent qu’en collaborant avec l’IGF, le professeur Tony Mwaba aurait pu prouver à la face du monde qu’il n’est nullement trempé dans l’affaire de détournement de plus de 7 milliards de CDF de prime d’encadrement de la paie. Bien au contraire, dans la vidéo qui plaide en sa défaveur, Tony MWABA s’emploie plutôt à un haussement désabusé des épaules et machine de tourner en bourrique l’action des inspecteurs de l’IGF pourtant porteurs d’un ordre de mission dûment signé par le pointilleux inspecteur général des finances-chef de service, Jules ALINGETE KEY.
Le camp Tony MWABA a rendu public, ce 1er Février, un communiqué de presse avouant d’être au courant d’un contrôle de mission diligentée par l’IGF datée du 24 janvier pour une durée de six mois.
Pour l’entretien musclé du Professeur Tony MWABA et les acolytes de Jules ALINGETE, le communiqué de la cellule de communication de MINESPT avance que la scène aurait été filmée et publiée sans le consentement du Ministre qui voulait juste parler avec ces inspecteurs qui ont débarqué dans une allure de ”suffisance”.
Notons que les inspecteurs Kapuku Tshipepele, Nlenda Ndingi et Itumba Mukangu vont bel et bien devoir poursuivre leurs investigations qui, selon leur ordre de mission signé le 24 janvier 2024 par Jules ALINGETE, s’étendront sur 180 jours. Ils doivent en effet, selon la note du chef de service de l’IGF, ”contrôler la gestion des fonds mis à la disposition de la DINACOPE dans le cadre du fonctionnement des écoles et de la gratuité, contrôler la perception de différents frais de participation à l’examen d’État et enquêter et établir les responsabilités sur les irrégularités constatées”.
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